L’histoire de l’Amérique hispanique suit généralement un fil narratif qui relie la « découverte » du continent, ses multiples explorations et les « conquêtes glorieuses » du Mexique et du Pérou. Cette représentation canonique a l’immense défaut de présenter ce processus comme une avancée inexorable des Européens, reléguant au second plan les peuples amérindiens.

En changeant de focale et en étudiant les confins de l’Amérique du Sud espagnole, cet ouvrage entend rompre avec une vision héroïque des conquistadors et du démantèlement de l’Empire inca. Il souligne les nombreux revers de conquête et l’impuissance coloniale face à un monde qui résiste à la domination.

Ce décentrement vers les confins sud-américains permet de mieux appréhender les stratégies mises en œuvre par les sociétés amérindiennes : adaptations, évitements ou résistances. Cette confrontation s’est poursuivie sous différentes formes, tout au long du XVIe siècle dans la Tierra Firme, au sud du Chili et dans les immensités continentales du Tucumán et du Río de la Plata.