Pauline Ribera

Thèse débutée en septembre 2023, sous la direction d'Hélène Thieulin-Pardo (SEMH-Sorbonne)

Titre de la thèse: L’influence des infantes dans la construction de l’espace funéraire dans le royaume de León (Xe-XIIe siècles)

Pauline Ribera

Résumé de la thèse

Les filles de roi, dans le cadre d'une institution très particulière nommée infantaticum, sont dotées de monastères et de territoires par la Couronne de León entre le Xe et le XIIe siècles. Ces femmes, considérées comme Deo votas, ne prononcent pas de vœux monacaux en pleine transition de période grégorienne. Pourtant, leur position liminale entre deux mondes, temporel et spirituel, leur confère un très grand pouvoir aux côtés du roi. C'est pourquoi ce sont des femmes profondément impliquées dans les lieux de culte, qui sont aussi le siège de la mémoire lignagère, et c'est parce que les infantes tirent leur influence de la jonction entre pouvoir temporel et spirituel que leur rôle de l'ombre est difficile à saisir ; leur influence vient de cette même convergence.

Étudier l'agentivité des infantes à travers les rites funéraires permet d'étudier les limites entre intimité et extériorité à une période où celles-ci sont ténues et où le pouvoir politique s'affirme dans sa théâtralisation, sa spectacularisation. Ce travail étudie les protocoles et les rites entourant la mort dans la famille royale mais aussi la manifestation de la mort dans le royaume. La portée symbolique et émotionnelle est étudiée à travers les objets, le mobilier, l'immobilier, entourant le corps du défunt ainsi que par les témoignages historiographiques. En étudiant la réalité matérielle et la perception de la mort du roi, ce travail permet de réévaluer la construction du pouvoir royal, principalement dans la façon dont celui-ci appuie sa quête de légitimité sur des femmes, les infantes, dont l'existence et l'histoire fondent un héritage d'autorité politique féminine en Péninsule.