S’appuyant sur le dépouillement des travaux d’un organe informel du pouvoir encore largement méconnu, Le minotaure en son labyrinthe propose une analyse des rouages de la décision politique à la croisée des XVIe et XVIIe siècles espagnols. L’activité des hommes de la Junta de Philippe II, mal définie, toujours incertaine, rend compte d’une approche du gouvernement fondée sur l’adaptation des outils de la consultation et de la délibération aux conjonctures politiques auxquelles la couronne espagnole dut faire face dans les dernières années du règne du second Habsbourg d’Espagne. Grâce à la position inédite qu’ils occupaient au sein de la structure institutionnelle du gouvernement, les membres de la Junta contribuèrent à réarticuler les voies de la communication politique et à renouveler les modalités de traitement des milliers d’informations qui arrivaient à Madrid en provenance des quatre coins de l’empire.

La confidentialité, les mécanismes informels du pouvoir, les marges d’action concédées aux secrétaires des grands conseils ou bien encore l’élaboration de documents permettant une meilleure compréhension des affaires constituent les axes principaux de ce livre qui prétend à la fois faire la lumière sur un organe demeuré dans l’angle mort des études sur le gouvernement et montrer dans toute sa complexité l’évolution des formes et des pratiques du politique au cœur de la première modernité espagnole.