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Les marchands de Séville Une société inquiète (XVe-XVIe siècles)

Les marchands de Séville Une société inquiète (XVe-XVIe siècles)
14 /03 / 2016
CHECLA : Civilisation et histoire de l'Espagne classique
Béatrice PEREZ
Si le monde marchand se dit au singulier, la réalité dissimule une grande variété d’individus différents dans leurs ambitions et dans la façon de construire un patrimoine pérenne. Pourtant, une seule et même tension travaille la société marchande, conduisant l’élite vers les horizons maritimes lointains ; vers l’intérieur des terres où l’investissement se fait agressif dans les riches terres oléicoles. Comment comprendre cette tension sociale ? Quelle promotion garantit – ou ne garantit guère – le commerce ? La carrière du marchand sévillan est un chemin étroit que l’on suit longtemps et qui, dans certains cas, assoit solidement des prétentions sociales. Ce fut le cas des marchands compromis dans le commerce américain. Mais pour caractéristique que fut la force des gains outre-mer, ce négoce n’explique pas comment, ni pourquoi, certains intègrent ce monde nouveau dans leurs horizons commerciaux quand d’autres n’y parviennent pas. L’auteur tente de montrer le rôle joué par les réseaux dans la promotion des hommes, la symbolique sociale assurée par la possession foncière et la capacité du marchand dynamique à intervenir dans tous les rouages commerciaux : de la régulation à la fonction d’intermédiaire, de la compagnie au prêt, du fret à l’assurance maritime. L’étude traite de l’entreprise familiale et de l’aventure multirisque à partir d’une analyse statistique de la société sévillane aux premiers temps de la modernité. Les modalités commerciales sont observées à travers l’étude des contrats notariés, des chartes de compagnies, des représentants lointains ou des courtiers spécialisés. Les alliances entre les marchands, les réseaux, les patrimoines et les possessions constituent le coeur du livre.

Toutefois, la réflexion engage à poser, en parallèle, la question de la place de l’individu dans la nouvelle économie-monde et celle, plus délicate, de la part investie en Dieu et travaillant, pour l’éternité, à la paix de l’âme. C’est le sens de cette société inquiète, en mouvement économique et en gestation conceptuelle permanente.