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Mécénats et patronages féminins en péninsule Ibérique au moyen âge (Xe-XVe siècle)

Mécénats et patronages féminins en péninsule Ibérique au moyen âge  (Xe-XVe siècle)
11 / 12 / 2014
12 / 12 / 2014
Colloque

Dans la société médiévale hispanique, il a été donné aux femmes de haute naissance la possibilité d’intervenir dans les affaires du pouvoir aux côtés des hommes, en occupant notamment les domaines du sacré et de la culture, au sens le plus large du terme. Par leur implication personnelle, qui a pu se confondre parfois avec un cadre institutionnel – comme cela peut se vérifier dans le cas des infantes, des reines ou des abbesses –, elles ont contribué à l’affermissement et à l’exaltation de la dynastie ou de l’ordre religieux qu’elles représentaient.

Du simple devoir de conservation de la mémoire d’une famille ou d’une institution à l’engagement idéologique, profane ou sacré, les femmes ont été des mécènes et des promotrices de la culture. Des témoignages matériels de ces initiatives féminines subsistent – fondations monastiques, panthéons royaux, écrits, œuvres d’art, etc. Mais quels sont-ils exactement ? Quelle part de leur création revient aux femmes et comment interpréter les influences extérieures – idéologiques ou artistiques – que l’on peut déceler dans les œuvres conservées ? Par ailleurs, ces réalisations ne contribuaient-elles qu’à renforcer le corps social et spirituel de l’état, ou révèlent-elles les manifestations d’une volonté individuelle autre, d’une forme d’expression personnelle ?

La rencontre, organisée dans le cadre des activités du SEMH-Sorbonne (composante médiévale de l’EA CLEA, « Civilisation et Littératures d’Espagne et d’Amérique du Moyen Âge aux Lumières » de l’Université Paris-Sorbonne) et de la réflexion que les membres de cette équipe mènent sur les genres et la parité générique et plus particulièrement sur le rapport des femmes aux pouvoirs dans l’Espagne médiévale, pourra permettre d’aborder ces questions et de contribuer à une meilleure connaissance du rôle qu’ont pu jouer les femmes dans le développement de la culture et des savoirs. Elle réunira des spécialistes d’histoire, d’histoire de l’art et d’historiographie dont les études aborderont un large moyen âge – du Xe au XVe siècle –, et diverses aires politiques – royaumes de León, d’Aragon, de Castille, ainsi que le royaume du Portugal. Ces travaux pluridisciplinaires ont pour ambition d’élargir les connaissances actuelles, essentiellement concentrées autour de quelques grandes figures telles que l’infante Sancie, sœur du roi Alphonse VII, ou Isabelle la Catholique, et d’aborder non seulement le patronage royal, mais aussi les activités de mécènes de certaines femmes nobles, seigneures ou abbesses. Ils ont vocation à proposer des points de comparaison ou de contrepoint aux recherches menées récemment par d’autres universitaires sur l’intervention des femmes dans le développement de la culture et ses implications politiques, notamment dans le royaume de France, d’Angleterre ou d’Italie au moyen âge.

Les communications présentées lors de cette rencontre, ainsi que les débats qu’elles susciteront, permettront donc d’interroger le rôle culturel et politique des femmes dans la construction des royaumes de la péninsule Ibérique.

Colloque organisé par Emmanuelle KLINKA (Université de Nice, CLEA) et Hélène THIEULIN-PARDO (Université Paris-Sorbonne, CLEA), les 11 et 12 décembre 2014, en Sorbonne

Localisation :

Université Paris-Sorbonne
75005
Paris