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RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane

Traduction et interculturalité : le cas de Bord de Canal d’Alfred Alexandre »

01 / 10 / 2018
Raquel Gómez Pintado
Corinne Mencé-Caster
RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane

Le projet de recherche vise à présenter et décrire le projet de traduction en espagnol standard du roman francophone Bord de canal d’Alfred Alexandre et d’en proposer une traduction dans le corps de la thèse. La question sous-jacente consiste à aborder les rapports entre langue standard et poétique de l’interculturel : il s’agit de s’interroger sur les modalités de traduction d’un roman francophone plurilingue pour un public cible qui ne maîtrise que l’espagnol standard. La recherche entre donc dans le champ épistémologique de la traduction des textes hétérolingues pour un public qui n’a pas de connaissance préalable de la culture source dans laquelle baigne le texte original. Elle est traversée par des interrogations relatives à la pertinence d’un appareillage paratextuel (notes, glossaire, etc.) et à la dimension d’opacité.

Théories traductologiques et pratiques traductives autour de la notion de diversité culturelle

01 / 11 / 2017
Laura Martínez
Corinne Mencé-Caster
RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane

Notre projet de recherche se propose d’aborder, selon une perspective diachronique, les textes émanant du courant de la Créolité (dans son acception d’ensemble d’éléments culturels d’origine créole), dans les liens qu’ils entretiennent avec ceux du Criollismo hispanoaméricains. Ces textes présent la particularité de développer une poétique entée sur l’écriture du Divers linguistique et culturel. Nous postulerons que les théories qui sous-tendent les traductions en espagnol de ces textes –théories que nous nous attacherons à faire émerger- sont enracinées dans l’imaginaire du Même et qu’en conséquence, elles restent aveugles à l’expression de la diversité linguistique et culturelle qui est au fondement de la poétique d’écriture des auteurs de ces textes. Or, la langue espagnole est traversée de cette diversité, ainsi qu’en témoignent les multiples variétés diatopiques qui ont pu essaimer, notamment sur le continent américain, sans pour autant remettre en cause son unité fondamentale. Elle est donc en mesure de fournir de multiples ressources au traducteur, pour peu que l’on élargisse le champ des possibles discursifs et théoriques en traduction. Par ailleurs, ce corpus de textes francophones caribéens traduits en espagnol présente l’avantage d’une forme d’homogénéité, en ce que les textes qui le constituent, sont habités par un imaginaire de l’écrire plurilingue, mais aussi par une propension à la variation en matière de stratégies scripturales et traductives.

Le dictionnaire des lusismes de l’espagnol (Espagne-Amérique)

01 / 09 / 2019
Chloë Oliveira
Corinne Mencé-Caster
RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane

L’emprunt linguistique, c'est-à-dire tout élément d’une langue acquis par une autre langue, est un phénomène universel qui témoigne du contact entre les langues. Il est donc intéressant d’étudier ce phénomène pour comprendre l’histoire d’une langue et de son lexique. En ce qui concerne l’espagnol, nous constatons qu’il a été fortement influencé par la langue anglaise par exemple. Les anglicismes de l’espagnol ont d’ailleurs été la source de nombreuses recherches et il existe des dictionnaires entièrement consacrés à ces emprunts en particulier.

Cependant, il existe peu de recherches sur les emprunts faits au portugais par l’espagnol, emprunts qui sont dits « lusismes ». Bien que ces deux langues soient en contact sur les continents européen et américain, peu d’études ont été menées sur leurs relations et leur influence mutuelle. Il existe quelques articles qui recensent et analysent certains lusismes (comme « Lusismos » de Gregorio Salvador, publié en 1967), et on en trouve dans des dictionnaires étymologiques (comme le Diccionario crítico etimológico castellano e hispánico de Juan Corominas). Plus récemment, l’ouvrage collectif Español y portugués en contacto: préstamos léxicos e interferencias (Corbella/Fajardo, 2017), dont j’ai rédigé un compte rendu pour la Revue de Linguistique Romane (à paraître), propose des pistes et surtout une abondante bibliographie utiles pour de futures recherches. Toutefois, les données concernant les lusismes sont encore très dispersées ; il serait donc intéressant de toutes les réunir dans une étude.

Notre projet est donc d’élaborer un dictionnaire de lusismes de l’espagnol, c'est-à-dire de recenser tous les emprunts faits au portugais par la langue espagnole, depuis la formation des deux langues jusqu’à aujourd'hui, que ce soit  de manière directe (de la langue portugaise) ou de manière indirecte (d’une autre langue avec le portugais comme intermédiaire).

Approche morphosémantique des verbes exprimant les relations interpersonnelles en français, espagnol et catalan

01 / 03 / 2018
Daniel Ortuño
Corinne Mencé-Caster et Montserrat Planelles
RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane
oui

Co-tutelle entre Sorbonne Université et l’Université d’Alicante (50%-50%)

L’objet de cette recherche concerne l’étude diachronique des relations interpersonnelles dans une perspective essentiellement lexico-sémantique et morphologique. Comme le souligne Catherine Kerbrat-Orecchioni, […] une conversation c'est aussi, selon la définition de Labov & Fanshel, (1977. 59), « une action qui affecte (altère ou maintient) les relations de soi et d'autrui dans la communication de face à face ». Dans cette perspective, il s'agit de décrire les relations qui s'établissent non plus entre les différents constituants du texte conversationnel, mais celles qui se construisent, par le biais de l'échange verbal, entre des interactants eux-mêmes (c'est le niveau des "contraintes rituelles" que Goffman oppose aux "contraintes du système", et que vilipende Schegloff dans l'article susmentionné). Toute interaction verbale s’inscrit dans un certain cadre et met en présence des personnes qui, elles-mêmes, ont leurs caractères propres et entretiennent des relations particulières entre elles. Il peut s’agir d’une relation que l’on dira "horizontale" (de proximité / distance) ou "verticale" (de type hiérarchique), en fonction des facteurs "externes" tels que les propriétés intrinsèques de chacun des participants (sexe, âge, statut, etc.) et la nature de la relation existant au préalable entre eux (degré de connaissance, type de lien - familial, amical, professionnel, etc.), ainsi que du type particulier de "contrat" qui caractérise l'échange communicatif engagé. C’est l’approche discursive de ces relations interpersonnelles qui nous intéresse ici, à travers l’étude des verbes qui servent à les exprimer, aux plan diachronique et synchronique, et dans une perspective contrastive. Nous accorderons, en conséquence, une particulière attention aux composantes pragmatiques et sociales dans notre démarche d’analyse lexicale morpho-sémantique. Le corpus se limitera aux verbes de certaines variétés romanes, en particulier celles parlées en Espagne et en France. Nous  nous intéresserons à leur évolution et à leurs aspects morphologiques et sémantiques.

Les noms d’humain employés comme marqueurs du discours en espagnol et dans les créoles à base lexicale française.

02 / 03 / 2020
Vinciane Vauclin
Corinne Mencé-Caster et Marta Saiz Sánchez
RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane
oui

Co-tutelle entre Sorbonne Université et l’Université Complutense de Madrid (50%-50%)

Ce projet de thèse se donne pour objectif de décrire d’un point de vue sémantico-pragmatique le fonctionnement de différents marqueurs du discours en espagnol contemporain et dans les créoles à base lexicale française. L’étude du fonctionnement et de l’évolution des marqueurs du discours se trouve à l’avant-garde de la recherche en sémantique-pragmatique. Les marqueurs du discours sont des termes ou des expressions qui ne contribuent pas au sens propositionnel du discours, oral ou écrit, mais qui donnent des informations sur le cadre énonciatif et pragmatique de celui-ci (Portolés, 2001 ; Rodríguez Somolinos, 2011). Ils renseignent, par exemple, sur le degré de certitude du locuteur par rapport à ce qu’il dit (je crois, il me semble), sur la source de l’information (visiblement, selon x), sur l’attitude du locuteur par rapport au discours de l’allocutaire (en effet, pas du tout, oh !), sur la relation entre interlocuteurs (c’est ça, genre, tiens !), etc. Les classes grammaticales traditionnelles ne sont pas à même décrire le fonctionnement des marqueurs du discours puisque les éléments linguistiques qui font partie de cette classe sont de nature très diverse (adverbes, verbes, interjections, expressions figées…). La recherche se basera sur l’analyse d’un corpus construit ad hoc. Le type de marqueurs du discours étudié –termes d’adresse et interjections– caractérise la langue orale spontanée contemporaine. Faute de corpus d’interactions orales suffisamment récents dans les langues créoles, la recherche d’occurrences se centrera sur des réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook. En définitive, la recherche proposée touche à un nombre important d’aspects linguistiques –fonctionnement sémantico-pragmatique, variation linguistique, marqueurs du discours, oralité, corpus, etc.–, ce qui garantit une formation transversale en linguistique pour la doctorante. En plus, la diversification des approches théoriques et des méthodologiques employées aboutira à un travail novateur et fructueux pour la communauté scientifique linguistique.